Explorer la faune sauvage du Sud Vendée : les meilleurs spots et conseils d’observation

Le Sud Vendée, entre bocages, marais et forêts, concentre une exceptionnelle mosaïque d’habitats naturels. On recense :

• 8 000 hectares de zones humides dans le Marais Poitevin (source : Parc naturel régional du Marais poitevin)
• plus de 6 500 hectares de forêts, avec notamment les forêts de Mervent-Vouvant

Cette diversité abrite une faune riche, parfois menacée. Certains secteurs, classés Natura 2000 ou Réserve Naturelle, garantissent la protection effective de plusieurs espèces.

Lieux phares pour observer la vie sauvage

• La Réserve Biologique Départementale de Nalliers-Mouzeuil-Saint-Martin :
  • Plus de 700 hectares consacrés à la conservation de la faune et de la flore locales
  • Observation aisée des cigognes blanches, hérons pourprés, busards des roseaux (source : Conseil départemental de la Vendée)
  • Sentiers pédagogiques et observatoires équipés
• La Réserve Naturelle Nationale Michel Brosselin (Saint-Denis-du-Payré) :
  • Reconnu au niveau européen pour l’accueil de plus de 260 espèces d’oiseaux migrateurs
  • Court sentier d’accès à un vaste observatoire panoramique
  • Printemps et automne : défilé de canards, limicoles et oies cendrées

Espèces emblématiques à ne pas manquer

• Cigogne blanche : nicheuse fidèle dans le Marais depuis les années 1990, observable sur plus de 120 nids recensés localement (LPO Vendée)
• Héron pourpré : élégant habitant des roselières, plus rare, évolue silencieusement à l’aube
• Loutre d’Europe : signe de bonne santé du marais ; traces visibles tôt le matin près des canaux (zone de réserve de Nalliers)
• Busard des roseaux, gorgebleue à miroir, martin-pêcheur, tarier pâtre, grébe castagneux… la liste est longue

L’essentiel à savoir sur la faune forestière locale

• Chevreuils et cerfs (rare et protégé dans la forêt de Mervent, voir l’étude ONF sur les populations locales)
• Blaireau européen : nocturne, repérable grâce à ses terriers “complexes” (nombreuses entrées en réseau)
• Sangliers : actifs à la tombée de la nuit, indices de présence : traces, souilles, poils sur les arbres
• Renards, écureuils roux, et occasionnellement genette (introduite dans la région ou échappée d’anciennes captivités, selon la SFEPM)

Où se poster pour avoir une chance de voir ces animaux ?

• Sentier du barrage de Mervent : zones humides lisières-forêt, chevreuils et martins-pêcheurs en bordure du plan d’eau
• Autour du Bois de Pierre-Brune et de la Petite Loge : éclaircies, points de vue dégagés pour voir les rapaces (buses variables, milans noirs, éperviers, etc.)
• Promenade en lisière tôt le matin ou juste avant la nuit : animaux plus actifs, moins dérangés

L’association Réserves Naturelles de France précise que la meilleure saison pour croiser des mammifères reste la fin de l’hiver/début du printemps quand la végétation est encore basse et le sol moins bruyant.

En plus du Marais Poitevin, le Sud Vendée compte quelques rivières remarquables comme la Vendée, la Sèvre Niortaise et la Mère. Certaines zones, plus sauvages, sont des repaires pour :

• Loutre d’Europe : un retour progressif dans la Sèvre Niortaise, confirmé par la LPO et les réseaux ONCFS ; traces fraîches parfois visibles sur les berges boueuses
• Castor d’Europe : espèce encore très rare localement, quelques observations au Nord du Marais Poitevin (INPN : Bulletin 2022 sur les mammifères aquatiques en Vendée)
• Crapaud calamite et rainette arboricole : cachés dans les herbes le long des canaux, chœurs sonores certains soirs d’avril à juin

Les pêcheurs et promeneurs matinaux sont souvent les premiers témoins de la faune discrète qui peuple ces bords d’eau sinueux.

1. Marcher silencieusement : éviter les cris et les déplacements brusques, privilégier une progression lente
2. Tenir les chiens en laisse : même sages, les chiens effraient faune et nichées (obligation dans les réserves naturelles et sur certaines périodes)
3. Choisir le bon moment : tôt le matin ou au crépuscule, les animaux sortent de leur abri, la lumière est douce
4. Utiliser jumelles/appareil photo à distance : ne pas chercher à approcher
5. Respecter les clôtures et sentiers balisés : de nombreux secteurs sont des propriétés privées ou zones fragiles
6. Ne jamais nourrir ni emmener un jeune animal : intervention humaine = risques accrus pour sa survie

Pour identifier sans se tromper, téléchargez une application comme “Naturalist”, “BirdNet” (pour les chants d’oiseaux), ou emportez la petite brochure de la LPO disponible à certaines tables d’orientation.

L’automne, moment des grandes migrations, et le printemps, saison des parades nuptiales, sont les périodes les plus spectaculaires. Les oiseaux, mais aussi les amphibiens et mammifères, s’activent… Spectacle garanti pour qui sait observer en patience.

• Visites guidées dans les réserves naturelles : les équipes de la Réserve départementale de Nalliers et de la réserve nationale Michel Brosselin organisent régulièrement des balades, parfois “spéciale familles” ou “sorties crépusculaires”. Réservations vivement conseillées (www.reserve-michel-brosselin.fr / www.vendee.fr/reserve-naturelle-de-nalliers-mouzeuil-saint-martin)
• Balades commentées ornitho avec la LPO Vendée : sorties printanières dans le Marais Sud-Vendée, pour petits et grands, matériel prêté
• “À la recherche des traces et indices” en forêt : animation occasionnelle avec l’ONF ou le CPIE Sèvre et Bocage

Certains photographes naturalistes locaux partagent sur les réseaux des itinéraires et conseils d’observation respectueux. Pensez également aux offices de tourisme, qui mettent à disposition documents et calendriers d’animations nature.

Il n’existe pas de “recette miracle” : l’observation de la faune sauvage dans le Sud Vendée reste avant tout une affaire de patience, de discrétion, et de respect. Le territoire bénéficie encore d’un remarquable équilibre entre espaces naturels et activités humaines, mais ce fragile patrimoine dépend de la bonne volonté de chacun.

Aller à la rencontre des chevreuils de Mervent ou écouter les cigognes du marais, ce n’est pas seulement s’offrir un beau spectacle. C’est aussi prendre la mesure de la richesse, mais aussi de la vulnérabilité, de ces milieux. Ouvrez l’œil, mais gardez aussi l’esprit ouvert, et partagez cette passion avec ceux qui vous entourent : la nature du Sud Vendée n’a pas fini de surprendre.